Hinterland / La Grande Ile / 2012 . 2017
La Grande ïle est un des projets menés par l'Atelier de Recherche et de Création "Hinterland", partagé entre l'ENSAPC et l'ESADHaR
Hinterland désigne la zone entre la mer et le coeur du continent. Hinterland est le site de la Vallée de la Seine avec sa complexité géographique. Des paysages, des villes, des villages, des lieux sauvages et des îles sont autant d’opportunités de produire de l’imaginaire.
Hinterland est un projet d'artistes racontant l’exploration de la Vallée de la Seine à partir d’images sélectionnées dans les vidéos produites au cours des pérégrinations des étudiants en bateau, train et automobile.
Inversant le rapport habituel de production des images la vidéo devient un moyen de fabrication d’images fixes. Les praticiens du cinéma classique en sont parfaitement conscient, depuis les prémisses du cinéma, le photographe de plateau étant l’un des nombreux métiers présents au tournage. Nous allons inverser ce processus en choisissant des vidéogrammes parmi les séquences filmées par les étudiants, ces images sélectionnées sont ensuite mises en ligne dans le blog du workshop combinant les données de géolocalisation et les images.
Chris Marker en réalisant “la Jetée” à choisi une méthode inédite de choix des images. Filmant les scènes, il en extrait des photogrammes pour les employer dans son récit sauf une unique scène filmée. Ce geste séminal préfigure la disparition de la frontière artificiellement maintenue entre la photographie et l’image animée. Les technologies récentes de fabrication des images brouillent encore plus cette différence. Nous avons tous eu l’expérience d’une image suffisante pour provoquer l’imaginaire et un récit
Durant une semaine de workshop deux équipes menées par Eric Maillet et Stéphane Trois Carrés ont parcouru le territoire et se sont rencontrées au cours de la semaine de voyage, documentant en direct les découvertes du territoire d’Hinterland.
Créé en 2012 le projet Hinterland se poursuit en 2016 sous d’autres formes au gré des opportunités de découverte du territoire de la vallée de la Seine. Méthode générale d’exploration de l’espace vécu, Hinterland trouve son origine dans les explorations de Fluxus.
Ci-dessous, plusieurs projets (en plus de La Grande Ile) formulés voire réalisés lors de sessions de travail Hinterland :
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En explorant la Seine, j’ai remarqué l’existence d’une île mystérieuse, reliée à la terre par un bac, avec trois maisons et un hangar, qui ne sont reliés entre eux par une route ou une piste.
Durant une semaine de workshop deux équipes menées par Eric Maillet et Stéphane Trois Carrés ont parcouru le territoire et se sont rencontrées au cours de la semaine de voyage, documentant en direct les découvertes du territoire d’Hinterland.
Créé en 2012 le projet Hinterland se poursuit en 2016 sous d’autres formes au gré des opportunités de découverte du territoire de la vallée de la Seine. Méthode générale d’exploration de l’espace vécu, Hinterland trouve son origine dans les explorations de Fluxus.
Ci-dessous, plusieurs projets (en plus de La Grande Ile) formulés voire réalisés lors de sessions de travail Hinterland :
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En explorant la Seine, j’ai remarqué l’existence d’une île mystérieuse, reliée à la terre par un bac, avec trois maisons et un hangar, qui ne sont reliés entre eux par une route ou une piste.
Qui habite là?
Comment?
Que peut on envisager à partir de cet espace?
Une scène bucolique du XVIIIe siècle
Fragonard...
Une scène bucolique du XVIIIe siècle
Fragonard...
Zone sauvage...
Fonder une colonie dys/utopique?
Rejouer un naufrage?
Un artiste de notre connaissance à acheté un bâtiment sur un île on peut passer un peu de temps chez lui !
qui?
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Qui passe à la gare Saint-Lazare ?Lister et décrire les gens de la gare, créer un récit.
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Qui passe à la gare Saint-Lazare ?Lister et décrire les gens de la gare, créer un récit.
Lister, compter, mesurer...les espaces, les temps, les mouvements, les gens...
Le flux de la gare Saint Lazare permet d’expérimenter le principe d’incertitude d’Heisenberg.
Si j’observe une personne dans la foule, je perds le flux. Si j’observe les flux, je suis incapable d’observer les visages. Ainsi mon observation change constamment d’échelle du global au local. Cette expérience peut aussi se faire dans les turbulences d’un torrent.
Le flux de la gare Saint Lazare permet d’expérimenter le principe d’incertitude d’Heisenberg.
Si j’observe une personne dans la foule, je perds le flux. Si j’observe les flux, je suis incapable d’observer les visages. Ainsi mon observation change constamment d’échelle du global au local. Cette expérience peut aussi se faire dans les turbulences d’un torrent.
La Gare Saint Lazare est un laboratoire de physique qui gère des flux.
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Proposition d’expérimentation
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Proposition d’expérimentation
Récupérer les images des caméras de surveillance filmant “la performance”/ la chorégraphie
Filmer “les contresens” du flux
Filmer une répétition de mouvement observer dans la chorégraphie des voyageurs
Analyser la “chorégraphie” des voyageurs :
Cibler les regards, les attentes, les attitudes, les mouvements …
A partir de ces données, créer une autre chorégraphie :
°Pour créer une rupture de la chorégraphie habituelle
°Pour la mettre en valeur ou l’accentuer
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Littérature de gare
Littérature de gare
Il s’agit de s’intéresser et de recenser ce que les voyageurs lisent dans les trains.
Différents participants se posteront sur les quais à l’arrivée des trains et photographient à la dérobée les différents livres, magazines ou journaux que les voyageurs tiennent à la main.
L’ensemble des photos sera collectée et organisée en un diaporama.
Pourquoi ne pas s’organiser en groupe et demander aux gens ce qu’ils lisent ?
Pourquoi ne pas s’organiser en groupe et demander aux gens ce qu’ils lisent ?
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Golfs long de la Seine
Suite à une exploration google.maps je note la présence d’une bonne vingtaine de terrains de golf sur l’axe Val-de-Seine. que faire avec tout cette herbe tondue?
Suite à une exploration google.maps je note la présence d’une bonne vingtaine de terrains de golf sur l’axe Val-de-Seine. que faire avec tout cette herbe tondue?
un documentaire explorant les différents terrains
une fiction d’un serial-golfeur prétexte à visiter ces paysages d’un genre particulier
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Les anges de la gare Saint-Lazare
On peut trouver des informations sur les travaux ici.
Pour ce projet des photographies ont été prises, une affiche trouvée et un mail envoyé au webmaster du site de la sncf consacré aux gares à l’attention du responsable de la signalétique du chantier de la gare Saint-Lazare
“Madame, Monsieur
Je suis actuellement étudiant à l'école nationale supérieure d'art de Paris-Cergy, où j’apprends à être sensible aux formes. Or celles que vous avez utilisées pour guider le voyageur dans la gare Saint-Lazare m'intriguent.
D'une part il s'agit d'un symbole religieux, l'ange, est-ce à cause du "saint" de Saint-Lazare?
Vous convoquez ici tout un pan de l'iconographie occidentale du Moyen-âge et de la Renaissance, est-ce pour vous une nouvelle forme d’annonciation, une nouvelle mission (divine ou pas), celle de guider le voyageur égaré afin qu'il arrive au plus vite à son bureau ou chez lui?
Enfin, pourquoi utiliser un ange pour faire descendre les voyageurs dans le métro ? ( Habituellement on parle plutôt de descente aux enfers).
On remarque que sur la partie ouest de la Gare, le dôme en verre absorbe et rejette les voyageurs...
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Se nourrir dans le train
Répertorier les différentes manières de s’alimenter au sein de la gare et/ou dans le train.
Y a-t-il un lien entre l’identité culturelle du produit proposé dans la gare et les destinations de trains ?-
*Enregistrements sonores et/ou photos des commandes dans les différents cafés de la gare.
*Différence entre le café à la machine et celui pris au comptoir.
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Annonces sonores
Les annonces sonores SNCF sont dorénavant gérées par un logiciel qui assemble des phonèmes (ce n’est pas à proprement parler de la voix de synthèse).
Il semble impossible (ou alors extrêmement difficile) d’intervenir sur le système lui-même.
Par contre, n’y aurait-il pas des possibilités de travail sur la captation de ces annonces ?
Un ghetto blaster réglage doux qui déroule des annonces bizarres...
Un amplificateur de guitare portable qui susurre des appels aux voyages galactiques...
Un amplificateur de guitare portable qui susurre des appels aux voyages galactiques...
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Blow Off
Ce film (court à moyen) propose une exploration de la ville du Havre aidée par l'utilisation de moyens numériques portables (Google Maps, GPS, photos géolocalisées, etc).
Il est porté par un argument fictionnel : un personnage est chargé de faire un repérage pour un projet de film : un remake de Blow Up d'Antonioni se passant au Havre.
Mais il juge ce projet et ses employeurs peu intéressants, et petit à petit développe un regard personnel sur les lieux qu'il traverse.
Le film se termine sur une scène qui est un hommage explicite au film « Blow Up » d'Antonioni, se déroulant accidentellement dans le parcours de notre personnage.
Synopsis
Le film commence à la gare Saint-Lazare. Le personnage central (que l'on ne voit pas puisque l'intégralité du film est en caméra subjective) arrive de Cergy et attend devant le panneau d'affichage.
Une sonnerie retentit ; le personnage regarde l'écran de sa tablette numérique où un message s'est affiché : « Bon voyage, nous t'enverrons au fur et à mesure les indications concernant les repérages. Cergy Prod'. »
Il trouve son train et s'installe à bord. Le voyage se déroule sans événement particulier.
Le train arrive à son terminus, notre personnage descend, « bip » un message s'affiche : « 1er repérage : le quartier d'affaires, on te l'a marqué sur la carte. Cergy Prod' »
Notre personnage affiche Google Maps ; une petite épingle avec le n°1 y figure. Il s'y dirige. Une fois arrivé, il photographie méthodiquement le lieu et transmet l'ensemble à Cergy Prod'.
Il écrit ensuite un message à une certaine Monica : « Je comprends de moins en moins l'intérêt d'un remake de Blow-up au Havre. Ils sont largués, chez Cergy Prod' ! »
Réponse immédiate de Monica : « Bon courage mon lapinou ! »
Il reprend sa route, nous sommes maintenant dans un quartier plus populaire.
Il entre dans un bistrot et commande un café-calva. Autour de lui se déroulent des scènes pittoresques auxquelles il s'intéresse petit à petit.
Un nouveau message le tire de sa rêverie : « Que se passe-t-il ? Pourquoi t'es pas sur le 2e spot ? Cergy Prod' »
Il affiche Google Maps où figure une nouvelle épingle n°2 et sort du bar pour s'y diriger.
Il arrive devant un grand bâtiment où une enseigne indique « foyer d'hébergement ». Il prend les photos requises pour le repérage et les envoie à Cergy Prod'.
Il se met à suivre, sans raison apparente, un sans-abri qui sort du foyer. Il erre dans les rues du Havre. Il regarde petit à petit de lui et commence à s'arrêter devant des lieux qui lui semblent insolites, remarquables, inattendus.
Bip ! Un nouveau message s'affiche « Tu dois trouver une façade pouvant figurer le loft-laboratoire du héros Cergy Prod'. On ne t'a pas mis d'épingle, on te fait confiance ».
Il traîne dans les docks, prend des photos qu'il soumet à sa prod, qui lui transmet systématiquement une réponse négative. Visiblement Cergy Prod' cherche un lieu propre et net alors que lui est plus attiré par des bâtiments « underground ».
Devant ses échecs répétés, il décide d'envoyer les photographies refusées à sa Monica dans un mms suivi de la mention « Que penses tu de ces photos mon doudou ? ».
Contrairement à ses employeurs, Monica laisse parler son admiration dans un sms « C'est magnifique, j'ai toujours cru en ton talent »
Malgré ces encouragements et devant l’énervement grandissant de ses employeurs, manifesté par des messages du type « ça ne va pas, change plutôt de quartier », il se dirige vers la plage où il repère un garage à bateau et sa villa fraîchement repeints. Il le photographie, l'envoie à la prod. Réponse « C'est parfait. Maintenant rend-toi à l'épingle n° 3 : le magasin d'antiquités. Ne perd pas de temps. Cergy Prod »
Il affiche Google Maps et voit l'épingle n°3 en plein centre-ville.
Il s'y dirige donc, mais en chemin découvre différents lieux qu'il juge intéressants et qu'il se met photographier : un coiffeur, un marché aux poissons...
Finalement il arrive au lieu indiqué par la prod, qui s'avère être un magasin de souvenirs pour touristes. Il le photographie banalement et l'envoie à Cergy Prod'. Nouveau message : « T'as bien bossé même si t'as pris ton temps. Maintenant, l'épingle n°4 : le parc. Cergy Prod' »
Il va au parc avenue Foch mais fait des détours et s’intéresse plus à la place de l'Hôtel de ville ou à des lieux de vie. Il y réalise de nombreuses photos.
Finalement, il se dirige vers le parc, le photographe rapidement et transmet ces vues à sa prod.
Il s'installe sur un banc et entreprend de construire sa propre Google Map du Havre, en y reliant ses photos à lui.
Le jour décline, il envoie un message à Cergy Prod' : « Le jour tombe, j'arrête, à demain ».
Reprenant sa marche, il traverse la place du Volcan duquel s'échappe une musique étrange. Intrigué, il entre.
Il erre dans les nombreux couloirs jusqu'à trouver la porte d'une petite salle de concert. Là, sur scène, un groupe de musique expérimental joue de la musique atonale au cazou. Face à eux se tient un public : debout, immobile et sans expression.
Notre personnage circule au milieu de cette petite foule quand, soudain, le kazoo du soliste se met à dysfonctionner. Ce dernier commence à le tapoter doucement sur son lutrin, rien n'y fait. Il le tapote de plus en plus fort alors que le groupe continue à jouer comme si de rien n'était. Puis, de rage, le soliste écrase méthodiquement le kazoo Il le jette alors dans la foule amorphe qui devient instantanément hystérique et se bat pour récupérer le trophée.
Notre personnage se jette dans la mêlée, distribue les coups de poing, récupère les reliques du kazoo et se sauve en courant dans les couloirs du volcan, poursuivi par une meute déchaînée.
Parvenu à leur échapper il se retrouve sur les quais du Bassin du Commerce, s'arrête, et jette négligemment le cazou dans l'eau.
Il reprend son chemin paisiblement et se dirige vers son kayak qui l'attend amarré au port.